Parking payant à Charleroi : sous la pression deux premières avancées, le combat continue

Depuis le départ le PTB s’oppose à la politique de parking payant de la ville qui est à la fois antisociale et inefficace. Nous avons montré que cette politique cadre dans une politique de city-marketing et de gentrification, et que le but est d’imposer une nouvelle taxe forfaitaire injuste pour remplir les poches de la commune sur le dos tant des riverains que des usagers du centre-ville (lire notre article ici). 

Ce lundi 25 juin en effet, Sofie Merckx, conseillère communale du PTB, a interpellé le bourgmestre Paul Magnette sur 3 points précis :

1) Le fait que le règlement de la ville prévoit spécifiquement que les riverains ne sont même pas prévenus de l’arrivée à échéance de leur carte et qu’en cas d’oubli ils accumulent donc des amendes dont ils doivent s’acquitter avant de pouvoir renouveler.

→ Le bourgmestre a annoncé en réponse à Sofie qu’il allait dorénavant demander d’envoyer des courriers à l’avance et d’assurer une tolérance d’1 mois durant laquelle un riverain ne devra pas payer d’amende au cas où par exemple il est en vacance.

C’est une bonne chose, mais ce n’est qu’une partie de ce que nous avions demandé. Avec le PTB nous avons demandé et nous continuons à exiger l’octroi automatique et le renouvellement de la carte de riverain sur base de l’inscription au registre de la commune.

2) Sur l’augmentation du prix de l’abonnement parking de 150 % prévue pour après 2019 (après les élections comme par hasard…).

→ « rien n’est décidé » a dit Paul Magnette sur le passage de 120 à 300€. « On peut très bien décidé de prolonger ce tarif de 120€ » a-t-il ajouté en tentant de faire oublier que, ici aussi, le règlement adopté par sa majorité prévoit explicitement cette augmentation à 300€ à la fin 2019.

Sous la pression, le bourgmestre entame donc un timide mais réel mouvement de marche arrière sur cette augmentation.

3) Sur l’élargissement des zones et l’établissement de nouvelles zones payantes autour des hôpitaux.

→ « Vous êtes mal informés » a dit le bourgmestre, alors que les informations avaient été donné par un responsable de la Régie Communale Autonome à la réunion du comité d'accompagnement et qu’elles ont même été reprises dans la presse le 09 mai 2018.

Il est clair que le bourgmestre et sa majorité PS-CDH-MR sont assez mal à l’aise avec leur politique de parking payant, et que la pression exercée par le PTB joue un rôle important. Tant avec nos interventions que sur le terrain avec notre pétition, nous pouvons sentir le soutien des carolos dans ce combat.

En finir avec le parking payant et investir dans une alternative sociale et durable

« Nous mettons un tarif dissuasif pour le parking : s’il est trop bas, personne n’a intérêt à prendre le bus » a dit Paul Magnette toujours dans sa réponse à Sofie Merckx. Nous pensons de manière tout à fait inverse : au lieu d’augmenter le prix du parking et de la voiture au-dessus de celui déjà trop cher des transports en commun, abaissons celui des transports en communs.  Si on veut vraiment changer les habitudes des Carolos et non pas les faire payer (ou fuir pour les plus pauvres), il faut offrir de vraies alternatives qui soient durables et sociales. La première chose à faire est commencer par garantir pour chaque carolo la possibilité de se déplacer de manière durable, en créant des incitants avec l'instauration de la gratuité des transports en commun comme cela existe dans 56 autres villes en Europe. Dunkerque qui après avoir rendu les transports gratuits le wee-kend le fera à partir du mois de septembre aussi en semaine.  « C’est faisable, c’est un choix politique qui pèse à moins de 2 % du budget de la ville. La gratuité des TEC aura comme effet moins de pollution et moins de CO2 , des défis majeurs pour des métropoles du 21ème siècle » a conclu Sofie Merckx.