La Ville de Charleroi a un trou de 89 millions à combler pour son budget 2022. En outre, une première demande de prêt a été faite à la Région Wallonne pour 46 millions pour en partie payer les pensions. Cette demande de prêt est faite dans le cadre du CRAC, organisme wallon qui accorde les prêts, à rembourser donc, et qui en contrepartie demande que “la Commune ou Province concernée soit soumise à l’adoption et au respect d’un plan de gestion assurant le retour à l’équilibre budgétaire.” Entendez l’austérité sur les services.
Depuis 2012, la Ville de Charleroi est déjà sous plan de gestion. Résultat ? On a sucré dans les dépenses publiques, et ça se sent. Ainsi un poste sur 3 est remplacé dans les services communaux, ce qui veut dire qu’il y a moins de personnel pour vos documents administratifs, réparer les toilettes de l’école de vos enfants, entretenir le parc de votre quartier,... Et aussi, une série de services ont été externalisés, parfois plus cher que ce que ça coûtait avant. En même temps, les taxes en tout genre ont augmenté. Malgré ça, on voit que les trous budgétaires atteignent des montants records. Les plans d’austérité, ça ne marche pas
Lors du dernier conseil communal, la majorité a donc de nouveau fait voter une demande de prêt de 46 millions à la Région wallonne. La majorité n’a présenté aucune explication sur ce prêt : quelles sont les conditions? Va-t-on de nouveau demander des efforts à la Ville ? Le PTB est intervenu pour dénoncer un chèque en blanc.
Nous devons sortir de la logique de prêt qui ne fait que reporter le problème. On ne peut pas payer son personnel, ses frais de fonctionnement et son matériel à crédit. Cette logique nous mène vers la faillite. La Ville est en train de s'enterrer sous les dettes et hypothèque l'avenir des services publics communaux et les investissements futurs. Nous devons revoir le financement des communes et faire en sorte que Charleroi soit financé à hauteur de ses besoins pour fonctionner. En tant que grande ville wallonne, la Ville de Charleroi est amenée à proposer des services (l'emploi, les écoles, les piscines, infrastructures sportives et culturelles,...) pour des gens qui n'habitent pas son territoire et pour lesquels elle ne reçoit pas forcément de moyens suffisants .
Il faut également arrêter de penser que c’est aux citoyens de combler les trous via les taxes : taxe poubelle, taxe sur le parking payant, taxe additionnelle sur l’IPP,... On est pas des vaches à lait ! Les grosses entreprises et les millionnaires doivent eux aussi contribuer de manière juste.