Une ville où les animaux ne sont pas des objets
Là où prévaut la logique du profit, le bien-être des animaux passe à la trappe. Les animaux sont avant tout des êtres vivants, dotés de sensibilité, que nous voulons traiter avec respect. Avec des formations spécifiques, nous conscientisons les citoyens dès leur plus jeune âge à l’implication personnelle que l’adoption d’un animal de compagnie nécessite. Nous mettons également sur pied un système d’aide pour les personnes qui, à cause de la crise économique, ont du mal à subvenir aux besoins de leurs animaux. Avec des règles claires et des contrôles scrupuleux, nous améliorons les conditions de vie des animaux, qu’il s’agisse d’animaux d’élevage, de laboratoire ou de compagnie.
Ce que nous voulons
Un. Une politique cohérente en matière de bien-être animal
- Nous promouvons auprès des enfants de la cause du bien-être animal via des campagnes éducatives dans les écoles, mais aussi en dehors, sur le terrain
- Plus de distributeurs de sacs à déjections canines sont nécessaires. Nous veillons à leur approvisionnement, à leur disponibilité dans tous les quartiers, avec un nombre suffisant de poubelles publiques
- Nous lançons des campagnes d’information et d’action sur la préservation des habitats naturels des espèces locales
- Nous soutenons les ASBL de refuge dans leurs démarches pour obtenir des subsides
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Le bien-être animal exige une attention constante à tous les échelons de la société. Car les animaux ne sont pas des objets, ce sont des êtres sensibles, dotés d’intérêts et d’une dignité propres. Le bien-être des animaux est déjà inscrit dans la constitution de plusieurs pays : Allemagne, Luxembourg et Suisse. La Wallonie et Bruxelles ont également inclus ce principe dans leur législation. À l’échelle locale, nous devons agir pour appliquer les règles et recommandations en la matière.
Un des premiers leviers pour agir est la conscientisation des enfants. Nous proposons de travailler selon deux axes. D’une part, la généralisation des campagnes de sensibilisation dans toutes les écoles du territoire de la Ville complétée par une visite sur le terrain dans les locaux d’un refuge pour animaux. Des enfants qui prennent conscience que l’animal n’est pas un jouet et des implications que l’adoption d’un animal exige sont de futurs adultes qui ne se lanceront pas à la légère dans un tel projet. D’autre part, des visites à la ferme permettront aux jeunes d’entrer en contact avec le rôle et le traitement des animaux d’élevage. Cela leur servira à conceptualiser l’organisation des filières animales servant à notre alimentation (viande, œufs, lait, miel, poisson), ou à la fabrication de produits dérivés (cuir, laine, fumier).
Les distributeurs de sacs à crottes sont trop peu nombreux, le plus souvent vides et c’est bien dommage. La méthode s’avère pourtant efficace pour éviter les déjections canines sur les trottoirs. Nous multiplions ces distributeurs, ainsi que les poubelles publiques, dans tous les quartiers de la ville.
La Ville a un rôle de première ligne à jouer dans la préservation de l’écosystème : directement grâce au service des plantations mais aussi indirectement en mettant en place un cercle vertueux de pratiques de préservation de l’environnement. Par exemple, laisser des zones de nature « sauvage » préserve la chaîne alimentaire d’espèces utiles aux cultures. La création d’habitats naturels (haie champêtre, prairie fleurie, nichoirs, hôtel à insectes) renforce la présence d’oiseaux, d’insectes et de petits mammifères. Respecter les périodes de nidification en interdisant l’élagage et l’abattage d’arbres ainsi que le taillage des haies entre le 1er avril et le 15 août doit devenir la règle aussi bien pour les espaces publics que privés (ménages et entreprises), en attendant une harmonisation wallonne du règlement.
En outre, la Ville doit avoir un rôle d’accompagnement des ASBL de refuge pour qui les demandes de subsides ou d’aides ponctuelles sont souvent des démarches complexes et qui amènent au découragement. L’Échevinat du Bien-être animal se devra d’avertir régulièrement le ASBL des projets ou subsides qui les concernent et de les aider à remplir leurs demandes de subsides.
Deux. Un bon traitement des animaux de compagnie
- Nous instaurons un contrôle sur le commerce de tous les animaux, avec des règles comme celles qui sont déjà en place aujourd’hui concernant la vente de chiens et de chats
- Nous mettons à disposition de la nourriture pour animaux dans les 24 centres d’aide alimentaire de la ville afin d’éviter les abandons liés à des difficultés économiques
- Nous multiplions les canisites et en assurons la désinfection et l’entretien réguliers
- Nous fournissons aux futurs adoptants d’animaux une fiche technique sur l’animal afin d’avoir bien conscience de la portée de l’engagement qu’ils s’apprêtent à prendre
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Le permis de détention d’un animal de compagnie est un premier pas vers des adoptions plus responsables. Mais cela n’est pas suffisant. Nous voulons instaurer l’obligation pour le futur maître de lire avant l’adoption définitive de l’animal une fiche technique détaillant l’éthologie de ce dernier (comportement, vie sociale, alimentation, déplacements, besoins, coût des soins). Ces fiches seront disponibles en ligne sur le site de l’échevinat du Bien-être animal et lues avec l’employé chargé de délivrer le permis de détention d’un animal. Elles permettront d’éviter des adoptions qui se passent mal, tant du point de vue humain que du point de vue animal.
Un bon point de départ pour les animaux de compagnie serait qu’ils soient élevés par un professionnel agréé qui possède toutes les connaissances requises, un professionnel à même de correctement informer les propriétaires sur le traitement et les soins à apporter à leur nouvel animal de compagnie. Nous contrôlons régulièrement que les éleveurs établis sur le territoire de la Ville puissent produire un agrément attestant de leur compétence, comme c’est déjà le cas aujourd’hui pour les chiens et les chats. Un cadre légal existe pour les éleveurs occasionnels mais il faut le renforcer pour éviter les transactions qui se font sur un coup de tête sur internet, au détriment des animaux (négligence, maltraitance, abandon, non-stérilisation).
La crise économique alourdit le quotidien de beaucoup de gens, qui sont dès lors obligés de rogner sur tout, y compris le budget alimentation. Le leur mais aussi celui de leur animal, et cela devient une cause de plus en plus fréquente d’abandon dans des refuges. Nous ne pouvons pas laisser ces familles seules face à cette situation. Les animaux font partie intégrante d’un foyer et apportent beaucoup de réconfort. Ils permettent à beaucoup de gens de sortir de l’isolement, en particulier en temps de crise. Peu de gens le savent, mais il est possible de recevoir des dons de nourriture et de matériel à l’échevinat du Bien-Être animal, ainsi qu’à la Fondation Prince Laurent. Cependant, la Ville doit développer davantage ses relations et ses projets avec les associations qui sont en première ligne, et agir de manière structurelle pour réduire au maximum les abandons pour cause de précarité financière.
Nous proposons que la Ville mette à disposition de la nourriture pour chiens, chats et petits animaux de compagnie courants via ses 24 centres d’aide alimentaire. Les soins médicaux, et, en particulier, ceux qui se font dans l’urgence, sont également une source de frais importante pour les familles. Avoir des dispensaires vétérinaires communaux pour soigner les urgences médicales sans avoir à attendre une attestation stipulant qu’on n’a pas les moyens financiers serait une bonne piste.
Nous proposons d’aménager des canisites (toilettes publiques pour chiens) dans les espaces verts de la ville. Leur désinfection et leur nettoyage seront faits régulièrement afin d’éviter la propagation de parasites. Là aussi, la mise en service de points d’eau potable est indispensable.
Trois. Le bien-être animal au-dessus du profit
- Nous rationalisons le transport des animaux pour le limiter au strict minimum et améliorons les conditions de transport
- Nous favorisons les pratiques d’agroécologie périurbaine en matière d’élevage (filière courte, meilleur traitement des animaux, limitation des épizooties)
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La logique du profit compromet le bien-être des animaux sur toute la ligne : production d’œufs en batterie, cages surpeuplées, transport d’animaux dans des conditions intolérables, bétail qui ne connaît pas la lumière du jour, … L’industrialisation de l’élevage et le dumping sur les prix sont un fléau qu’il faut combattre à tous les niveaux. La législation sur le bien-être des animaux est foulée aux pieds et, parfois, un vide juridique conduit à l’impunité de certaines pratiques nuisibles, notamment en matière de transport. À l’échelle de la Ville, nous pouvons agir.
Pour garantir le bien-être animal, nous privilégions l’agroécologie périurbaine. Ce type de projets a le vent en poupe et peut bénéficier de fonds européens. On favorise ainsi un traitement approprié des animaux d’élevage tout en contribuant à prévenir la propagation de maladies. Sans parler des effets bénéfiques pour l’environnement d’une filière courte.
En optant pour des abattoirs plus petits, à l’échelle locale, nous pouvons diminuer les distances sur lesquelles les animaux sont transportés et écourter aussi les chaînes d’approvisionnement.