Une ville où la culture est accessible
Nous aspirons à une politique qui rendrait la culture, les loisirs et les sports, populaires dans le vrai sens du terme, c’est-à-dire accessibles à tous et avec la participation de tous. L’art, la culture et les loisirs permettent l’épanouissement des enfants, des jeunes et des adultes et élargissent leur réseau social. La culture n’est pas un marché : il faut trouver un sain équilibre entre d’une part l’événementiel et d’autre part une offre culturelle qui soit à la portée de tous les habitants de la commune. Il nous semble en effet important d’offrir un accès plus aisé à tout un chacun dans les théâtres, les galeries et les musées car l’Art est un vecteur d’épanouissement, d’estime de soi, d’ouverture d’esprit mais aussi et surtout de sociabilisation. Mais nous voulons aussi le faire entrer dans les écoles, les établissements de soins, les quartiers et dans l’espace public. Nous voulons ainsi favoriser une culture démocratique et à dimension humaine, où chacun, peu importe son origine, peut vivre et exprimer sa propre culture. Des efforts conscients sont nécessaires pour permettre une accessibilité maximale à tous les Carolos aux initiatives culturelles, et ce, dès le plus jeune âge.
Vision
L’accès à l’art et à la culture est encore trop difficile pour de nombreux habitants de notre commune. Le volet financier sera revu afin de permettre la participation d’un plus grand nombre mais d’autres facteurs seront à revoir comme la digitalisation des réservations ou l’accessibilité en transport en commun à des heures plus tardives. La langue peut aussi être un obstacle ainsi que l’appartenance à une minorité ou à une catégorie défavorisée et que la programmation ignore. Il faut que celle-ci se tourne davantage vers les personnes qui vivent dans la précarité, qui n’ont pas fait de longues études ainsi que vers les enfants, les jeunes et les personnes ne maîtrisant pas encore bien le français.
Ce que nous voulons, c’est rendre la culture accessible à toutes et tous en favorisant et en valorisant tous les artistes et collectifs de Charleroi, et cela en les payant correctement pour leur travail. Ce que nous visons, c’est une culture réellement populaire, qui soit représentative de toutes les couches de la population, de toute la diversité des cultures des habitants de la commune. La Ville doit avoir un rôle actif en matière de culture et d’organisation d’événements. En prenant des initiatives, mais aussi en renforçant les structures existantes comme les centres culturels de Charleroi.
Ce que nous voulons
Un. Une “carte culture” pour les jeunes de moins de 18 ans
- Nous voulons renforcer l’accès des jeunes à la culture, car elle stimule la créativité, ouvre l’esprit et constitue également un moment de loisir agréable
- Nous établissons une liste de partenaires culturels et d’activités auxquelles les jeunes accéderont gratuitement avec leur carte
- Dans le cadre de l’Art à l’école, nous permettons plus de sorties scolaires au théâtre ou dans les musées et que les frais inhérents à ces sorties soient couverts par la carte culture
- Nous diversifions le plus possible l’offre. Chaque jeune pourra ainsi choisir librement l’activité à laquelle il souhaite participer
- Dans un second temps, cette carte culture pourrait être étendue à des publics plus larges
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Tout le monde devrait avoir un accès égal à la culture. Nous voulons commencer par les jeunes, car l’art est aussi une éducation : il stimule la créativité et la réflexion, ouvre l’esprit, questionne ou dénonce parfois la société dans laquelle nous vivons. La culture est aussi un loisir, l’occasion de se détendre, de se changer les idées et de passer un moment agréable. C’est pourquoi nous voulons que les jeunes de moins de 18 ans disposent d’une « carte culture » communale, comme il en existe déjà une qui donne accès aux matchs de foot pour les moins de 16 ans. Cette carte leur donnerait un accès gratuit à un ensemble d’événements et d’activités via les partenaires culturels de la Ville. Une offre la plus large possible, pour que chaque jeune puisse s’orienter selon ses intérêts. Dans un second temps, après une évaluation, cette carte pourrait aussi bénéficier à d’autres publics, par exemple en complément à l’Article 27 pour les personnes qui dépendent au CPAS.
Deux. Soutenir et valoriser les artistes locaux
- Charleroi compte de nombreux artistes, y compris des collectifs artistiques ayant déjà démontré leur talent. Nous voulons leur donner beaucoup plus de place et de visibilité
- Nous veillons à ce que les artistes soient correctement rémunérés
- Nous mettons à disposition une salle dédiée aux spectacles amateurs dans le centre-ville et des infrastructures adaptées dans l’ensemble des quartiers de Charleroi
- Nous prévoyons également suffisamment d'espaces d'expression libre. En effet, les espaces d'affichage ne doivent pas être réservés aux entreprises
- Nous assouplissons les conditions d’accès au statut d’artiste de rue
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La Ville de Charleroi compte de nombreux artistes, peintres, sculpteurs, graffeurs, musiciens, écrivains, acteurs, jongleurs… Nous voulons développer la politique culturelle avec eux. Ils connaissent la ville et auraient certainement de nombreuses idées pour faire de Charleroi une ville d’art, créative et dynamique, un laboratoire d’expériences culturelles et artistiques à l’exemple de Berlin. Les citoyens pourraient aussi faire part de leurs idées, pour développer des projets. Les fresques murales qui décorent la Ville çà-et-là en sont un bel exemple, même si elles ne sont pas toutes l’œuvre d'artistes locaux. Enfin, valoriser les artistes locaux, au-delà de leur donner de l’espace pour leurs créations et de la visibilité, c’est aussi les payer correctement, car c’est un métier.
Nous voulons assouplir les conditions d’accès au statut d’artiste de rue. Actuellement, si un artiste se produit en rue sans accréditation, il est considéré comme faisant de la mendicité. Cette réglementation est en vigueur depuis 2013. En 2016, il n’y avait que 10 artistes accrédités pour tout Charleroi...
Trois. Développer l’éducation et l’esprit critique par la culture
- La culture est aussi une forme d’éducation populaire. C’est pourquoi nous ne la laissons pas enfermée dans les espaces culturels, mais la développons partout où c’est possible
- Nous tenons une liste des artistes locaux et proposons aux écoles, institutions de soin, maisons de repos, maisons de quartier, etc. de faire régulièrement appel à eux
- Nous sommes attentifs à ce que la programmation culturelle donne une place importante au questionnement critique de notre société
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L’art et la culture ne doivent pas rester enfermés dans les musées et autres espaces culturels. Comme outil d’éducation populaire ou comme loisir, moment de détente, nous voulons que l’art et la culture soient plus présents dans les écoles, les établissements de soins comme les maisons de repos ou l’hôpital, les quartiers populaires et les villages, partout où c’est possible. La commune tiendrait une liste des artistes locaux et proposerait au maximum d’établissements de faire régulièrement appel à eux. La Ville pourrait soutenir des projets et aussi servir d’intermédiaire pour le développement de la culture dans tous les quartiers de Charleroi. L’aspect éducatif serait pris en compte, sans pour autant nier la dimension loisir. Un projet artistique en maison de repos pourrait par exemple fort bien rassembler ces deux aspects, et servir ensuite dans les écoles.
La culture permet l’ouverture d’esprits et de questionner sur la société dans laquelle nous vivons. Pour cela nous veillerons à ce que la programmation culturelle de notre ville ose sortir des sentiers battus et offre une culture qui sur le fond et la forme questionne et éveille l’esprit critique en osant prendre, en toute liberté, une position critique sur les pouvoirs en place.
Quatre. Une offre culturelle accessible sur tout le territoire carolo
- Les événements culturels carolos se concentrent souvent au centre-ville. Nous soutenons des initiatives culturelles sur l’ensemble du territoire de la Ville. En effet, il y a des centres culturels et des théâtres dans plusieurs quartiers de Charleroi
- Nous aidons les centres culturels et les théâtres à organiser des événements réguliers, accessibles et de qualité
- Nous engageons du personnel pour renforcer le service compétent à cette fin
- Nous appliquons le plus souvent la gratuité ou la quasi-gratuité pour les grosses initiatives qui se déroulent dans l’hyper-centre. Que ce soit pour le théâtre, les spectacles et d’autres initiatives qui se déroulent sur tout le territoire, l’accessibilité maximale doit être la préoccupation constante de la Ville
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La culture accessible à toutes et tous passe par la gratuité des événements et activités. Nous ne voulons pas commercialiser les arts, comme c’est la tendance actuelle, ni penser le développement culturel uniquement sous l’angle de l’attraction touristique. Or les choix pris ces dernières années vont trop souvent en ce sens.
C’est le choix opéré par la majorité communale à travers les « Big five ». Ces événements regroupent le carnaval, le week-end du Solstice, les quartiers d’été, les Fêtes de Wallonie et le Village de Noël. Ces événements sont gratuits ou quasi gratuits, ce qui est une bonne chose, et se tiennent dans l’hypercentre carolo. Mais ce choix de concentration des événements et des ressources se fait au détriment des autres formes de cultures et surtout des autres quartiers de la Ville. Ces dernières années et à la suite de nombreuses demandes de l’opposition, de citoyens et de commerçants, la Ville a fait des efforts dans ce sens en organisant les Quartiers Libres durant l’été. La période estivale n’est pas suffisante pour donner une visibilité aux autres villes du Grand Charleroi. Il nous semble intéressant de mettre à l’honneur le tout Charleroi à divers moments de l’année, comme c’est le cas dans l’hyper centre carolo, d’en faire une publicité claire et une accessibilité aisée en offrant les trajets en transport en commun vers ces lieux.
Avec de la créativité, en association avec les artistes locaux et les nombreux centres culturelles et associations de la Ville, nous pouvons organiser une offre culturelle diversifiée, de qualité, accessible par la gratuité et étendue sur tout le territoire. C’est ce défi qui doit nous préoccuper.
Pour que cela soit possible, la Division culture de la Ville à Charleroi doit disposer de personnel qualifié et motivé afin d’accompagner ce processus.
Cinq. La culture par les citoyens
- Nous développons davantage les initiatives culturelles où le citoyen ne consomme pas et est lui-même producteur de culture
- Nous maintenons et étendons les initiatives culturelles qui mettent en valeur le brassage culturel
- Nous encourageons et aidons le folklore populaire
- Nous soutenons la dynamique associative et folklorique, en moyens, en lieux et en ressources humaines, pour aider le secteur à développer ses initiatives
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Aujourd’hui, le citoyen est d’abord vu comme un consommateur culturel. Nous voulons développer la “citoyenneté culturelle “. Dans ce concept, toute personne n’est plus considérée comme un simple spectateur et consommateur. Il devient à la fois créateur et diffuseur de culture.
De magnifiques initiatives existent déjà dans notre ville. Le Carnaval citoyen, les ateliers de création textile ou la troupe de théâtre Créa d' mes pour n’en citer que quelques-uns. Nous développerons davantage ses initiatives afin que chaque Carolo puisse avoir l’opportunité de devenir créateur culturel.
Notre ville est une vraie terre de culture populaire. À Charleroi, on fait “la fiesse” comme nulle part ailleurs. De la Madeleine, véritable expression culturelle populaire ancrée dans une très longue tradition, en passant par des fêtes thématiques, comme celles centrées sur une culture ou mettant en valeur les minorités. Ces fêtes font vibrer les citoyens carolos et font de notre ville une ville avant-gardiste. Elles existent, se créent et perdurent grâce aux nombreuses associations sur notre terrain. Certaines peinent parfois à survivre. Elles doivent être soutenues et maintenues par la Ville. La Ville doit leur apporter tout le soutien nécessaire. Des nouvelles fêtes populaires pourront avoir lieu. En effet, si les communautés italienne et espagnole ont pu être mises à l’honneur, pourquoi pas envisager cela pour d’autres communautés?
Six. Une ville qui respecte et met en valeur son patrimoine
- Après la reconnaissance des marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse comme patrimoine immatériel de l'humanité, nous voulons dédier un musée à ce patrimoine culturel de notre région
- Nous voulons stopper la destruction et la dégradation du patrimoine industriel et architectural de notre ville. Ces bâtiments industriels font partie intégrante de notre culture
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Charleroi est une ville relativement jeune. Charleroi est avant tout une ville qui s’est créée à travers son histoire industrielle et ouvrière, son industrie du charbonnage, du verre et de la sidérurgie. Aujourd’hui, nombre de ses usines sont fermées. Il est important de garder des traces de cette histoire et de sauvegarder ce patrimoine.
Après une âpre lutte avec les anciens mineurs du Bois de Cazier, ils ont pu obtenir la sauvegarde et restauration du site du Bois Du Cazier. Aujourd’hui c’est un lieu de mémoire incontournable qui met en valeur et enseigne notre histoire.
À côté de cela, notre ville compte encore de nombreux autres bâtiments, parfois industriels, qui font partie intégrante de notre histoire. Ils sont parfois à l’abandon et dans certains cas les propriétaires n’ont pas de respect pour la valeur historique, culturelle et architecturale du lieu. C’est ainsi qu’en son temps, la maternité Reine Astrid fût détruite. Nous devons instaurer une véritable culture de respect pour notre patrimoine architectural.
Nous voulons mettre en valeur et respecter notre patrimoine architectural, culturel et industriel. C’est dans ce cadre et à la demande de nombreux citoyens et anciens ouvriers qui ont fait tourner la ville et ses usines que nous voulons la sauvegarde du Haut Fourneau 4. Nous voulons aussi que des bâtiments tels que la piscine Solvay à Couillet ou la brasserie des Alliés à Marchienne-au-Pont puissent être préservés voire rénovés afin de devenir lieux de culture.
Après leur reconnaissance comme patrimoine immatériel, des Jumetois ont soulevé l'idée de faire de l’ancienne maison communale de Jumet - bâtiment datant de 1827 - un véritable musée du folklore local. Ce bâtiment d’une valeur historique a été très mal entretenu par la ville. Nous ferons en sorte de préserver ce bâtiment et y installerons un musée du folklore.