Une ville où les jeunes comptent
Charleroi n’est pas une ville accueillante pour les jeunes. Il y a 955 jeunes de moins dans la commune en 2022 qu’en 2007. Malgré les différents zonings industriels de la région, de nombreux jeunes ouvriers et travailleurs décident de ne pas habiter à Charleroi. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas assez de travail ? Ou c’est trop difficile de trouver un logement abordable ? Ou ils ne se sentent pas en sécurité ? Ou les transports en commun n’y sont pas suffisamment efficaces ? Ou la vie n’y est pas agréable ? La désertion de Charleroi par les jeunes pourrait être encore plus importante si rien n’est fait avec le développement de l’UCLouvain, de l’ULB et de l’UMons à Charleroi. Est-ce que ces étudiants auront envie de rester à Charleroi après leurs études ? La jeunesse carolo porte l’avenir de notre ville en elle. Elle n’est pas freinée par la force de l’habitude, par la routine ou par le poids du passé. Ils ont le courage de défier ce qui semble immuable. A Charleroi, les jeunes ont frappé fort ces dernières années. Contre le racisme, plusieurs actions ont été organisées dans les écoles ces deux dernières années. Contre le sexisme, les élèves de Solvay ont organisé une belle action dans leur école en 2022. Contre le fascisme, une coalition de jeunes s’est formée en 2023 et ils ont animé une visite le 8 mai lors de la journée de l’antifascisme. Pour le climat, de nombreux jeunes carolos ont participé aux grèves à Bruxelles et ont organisé une magnifique action dans le parc Reine Astrid en 2021. Nous voulons faire de Charleroi une ville accueillante et adaptée pour les jeunes qui sont encore à l’école, pour les jeunes qui sont aux études supérieures, mais aussi pour les jeunes travailleurs qui se lancent dans la vie. La première étape, c’est de les écouter et partir de leurs idées et de leur créativité pour transformer la ville.
Vision
Les jeunes carolos portent en eux l’avenir de notre ville. Ils façonneront le Charleroi de demain avec leur enthousiasme, leurs talents, leurs valeurs. À condition évidemment qu’ils décident de rester dans la commune car de nombreux jeunes la quittent actuellement par manque d’emplois, de logements abordables, etc. Il faut inverser la tendance. Charleroi doit investir dans ses jeunes et être à leur service. C’est d’autant plus urgent qu’avec le développement du campus carolo, de nombreux étudiants vont affluer dans notre belle ville. Auront-ils envie de rester une fois leurs études terminées ?
Ce que nous voulons
Un. Une ville accueillante pour les élèves et étudiants
- Nous organisons du soutien scolaire gratuit toute l’année et particulièrement en période d’examen à l’image des Boostdays de Redfox
- Nous assurons des repas de bonne qualité et gratuits dans les écoles maternelles, primaires et secondaires. Des fruits doivent être proposés. Nous voulons que les étudiants aient une cantine à prix démocratique
- Nous voulons des distributeurs de protections hygiéniques gratuites dans les écoles
- Les élèves et étudiants doivent tous également avoir accès à une connexion internet gratuite. Nous voulons des lieux disponibles à cet effet en soirée et le week-end
- Nous voulons des kots à prix abordable pour les étudiants. Nous établissons une grille contraignante pour limiter les loyers des kots. Nous investissons dans des kots publics et notamment dans des kots à projets
- Nous garantissons l’accès à des lieux d’étude au calme sur tout le territoire de Charleroi
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Ces dernières années, la précarité infantile et étudiante a augmenté. 13% des enfants sont en situation de privation matérielle, c’est-à-dire qu’ils ne mangent pas suffisamment, n’ont pas les habits adaptés ou ne partent pas en vacances. Le constat est le même du côté des étudiants. Les demandes d’aide de leur part au CPAS ont explosé et il n’y en a jamais autant qu’aujourd’hui forcés à prendre un job étudiant pour faire face aux prix qui explosent. Nous voulons offrir à ces jeunes un meilleur départ dans la vie que celui-ci.
Concernant le soutien scolaire, beaucoup ont recours à des cours privés, mais beaucoup ne sont pas capables d’en payer. Depuis 2019, Redfox, le mouvement de jeunes du PTB, organise du soutien scolaire en période d’examen. Chaque année, les jeunes y participent plus nombreux. Encore en juin 2023, nous avons accueilli plus de 300 jeunes. Qu’est-ce que nous proposons ? Un endroit calme où les jeunes peuvent travailler avec la présence de quelques enseignants qui peuvent aider au besoin. Nous voulons que la ville organise un soutien scolaire gratuit à l’image de ce que nous organisons.
Nous voulons aussi assurer que tous les élèves et étudiants aient accès à une nourriture de qualité et à prix démocratiques à Charleroi. Avec aussi un accès à des fruits gratuits. A Charleroi, de belles avancées ont déjà été réalisées notamment dans les écoles maternelles. Nous poursuivons cet effort pour le généraliser à l’ensemble des écoles de la commune. Nous utilisons les leviers à notre disposition pour également encourager les hautes écoles et universités à s’inscrire dans cette même logique en proposant des repas qualitatifs à bas prix. Dans la même logique, les écoles sont munies de distributeurs de protections hygiéniques gratuites.
Tous les élèves n’ont pas accès à une connexion internet à domicile. Par endroits, ils ont accès à des locaux équipés, mais qui ne sont pas ouverts en soirée ou en week-end lorsqu’ils en auront justement besoin. Nous étudions les possibilités d’élargir par exemple les horaires des bibliothèques et de veiller à ce que les connexions et places soient suffisantes.
Enfin, dans les années qui viennent, le nombre de kots va fortement augmenter à Charleroi. Nous voulons éviter un effet d’emballement sur le montant des loyers tout en exigeant un niveau de qualité pour ces logements. Pour ce faire, nous prenons deux mesures. Nous investissons dans des kots publics de qualité. Nous établissons une grille contraignante du montant des loyers. Nous définissons ainsi des prix maximums au mètre carré par quartier.
Deux. Une ville agréable et sécurisée pour les jeunes
- Nous proposons un service de transport en commun adapté aux besoins des jeunes notamment en termes d’amplitude horaire et sécurisé
- Nous développons une communication sur les réseaux à l’intention des jeunes sur trois angles : 1) Publicités pour les activités organisées par les différentes collectivités de jeunes ; 2) Plateforme d’entraide entre jeunes carolos ; 3) Plateforme pour encourager les jeunes à donner leur avis sur ce qu’ils veulent, ce dont ils ont besoin à Charleroi
- Nous développons une application pour permettre aux jeunes de signaler s’ils sont en danger ou s’ils ont besoin d’aide
- Comme toutes les tranches de la population, les jeunes doivent se sentir bien dans l’espace public, y trouver leur place. Ils seront consultés sur leurs besoins. Nous aménageons l’espace de telle manière qu’ils s’y sentent chez eux, avec des terrains de sport, des bancs, des abris, des sanitaires, des plaines pour les enfants, des fontaines d’eau potable…
- Nous faisons en sorte qu’il y ait de la verdure et des espaces verts dans les quartiers, des endroits où jouer et se défouler
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- L’amplitude horaire est trop faible. Le métro arrête de rouler à 20h, c’est bien trop tôt par exemple. Nous les élargissons afin de permettre aux jeunes de participer à des activités ou à des sorties en soirée en pouvant ensuite rentrer chez eux.
- Les stations de métro et arrêts de bus ne sont pas suffisamment sécurisés. Nous veillons à ce qu’il y ait davantage de présence humaine, un meilleur éclairage et plus de présence policière.
Trois. Une ville accueillante pour les jeunes travailleurs et ouvriers
- Nous établissons une grille contraignante pour limiter les loyers des logements et nous voulons plus de logements sociaux
- Nous interpellons la Région Wallonne pour faciliter l’accès aux jeunes aux prêts sociaux pour l’achat d’un logement
- Nous facilitons l’accès depuis Charleroi aux différents zonings industriels de la région
- Au lieu de sous-traiter les missions des agents communaux à des entreprises qui créent des emplois précaires, nous créons des emplois publics à durée indéterminée de qualité avec l’objectif de former des jeunes
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L’arrivée dans la vie active n’est pas évidente pour les jeunes. Ils restent de plus en plus tard chez leurs parents. L’accès au marché du travail n’est pas toujours simple non plus. Nous voulons aider ces jeunes. S’il y a bien un moment-clé où ils ont besoin d’un sérieux coup de main, c’est celui-ci.
Nous voulons faciliter l’accès à un logement aux jeunes en tant que locataire ou propriétaire. D’abord, comme pour les kots, nous établissons une grille contraignante pour limiter les loyers. Nous observons dans certains quartiers des phénomènes de spéculation. Ainsi, dans chaque quartier, un prix maximum est fixé au mètre carré et selon l’état du logement. Nous voulons aussi, comme expliqué dans le chapitre logement, davantage de logements sociaux. Enfin, nous voulons utiliser les leviers disponibles pour encourager la région wallonne à rendre plus accessible à ces jeunes les prêts sociaux pour ceux qui veulent acheter.
Les transports en commun actuels présentent un problème important pour les travailleurs et les ouvriers qui veulent les utiliser. Ils ne desservent pas bien les zonings industriels. Les travailleurs à pause n’ont que rarement la possibilité d’utiliser les transports en commun. Nous adaptons l’offre pour que les jeunes aient plus facilement accès à ces emplois.
Enfin, la ville de Charleroi est l’un des plus grands employeurs de la région. Nous inversons la tendance actuelle qui consiste à envoyer de plus en plus de missions publiques à des entreprises privées. En effet, celles-ci confèrent le plus souvent ces missions à des travailleurs avec des contrats précaires. Au contraire, nous voulons investir dans des emplois de qualité dans les services communaux. Nous voulons donner leurs chances à de nombreux jeunes via des contrats de qualité.
Quatre. Une ville au service et à l’écoute des jeunes et de leurs organisations
- En tant que ville antifasciste, nous encourageons toutes les écoles à soutenir leurs jeunes dans l’organisation des actions et activités comme par exemple le 21/03 contre le racisme, le 8/03 contre le sexisme
- Nous fournissons aux différentes organisations de jeunes et aux collectifs étudiants des locaux et du matériel pour leurs activités. Nous mettons ces organisations en avant dans les écoles et via les différents canaux de communication de la ville
- Nous développons un Conseil Consultatif Communal de la Jeunesse. Il sera composé de jeunes dès 14 ans, volontaires et élus, afin de fournir des avis sur la politique communale qui les concerne. Le Conseil de la Jeunesse devra pouvoir disposer de capacités d’initiative auprès du Conseil communal. Ainsi, les jeunes peuvent inscrire des points à l’ordre du jour
- Nous soutenons les maisons de jeunes existantes via l’engagement d’assistants sociaux qui peuvent aider les jeunes dans leurs recherches d’emploi et de logement
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Les jeunes ont des choses à dire et ont besoin d’être soutenus. Notre ville doit assumer ces deux rôles. De plus, les jeunes sont déjà aujourd’hui organisés par toutes sortes de collectivités. C’est important que notre ville les soutienne.
Depuis janvier 2023, Charleroi est une ville antifasciste. Les jeunes n’ont pas attendu cette date pour se mobiliser contre le fascisme. Nous voulons aider les jeunes à poursuivre leurs actions du 21/03 contre le racisme et du 8/03 contre le sexisme. En effet, ce n’est pas encore habituel pour les écoles et leur direction de voir leurs jeunes organiser un rassemblement ou une action.
À l’image de la maison de jeunes de Montignies-Sur-Sambre, nous constatons que c’est aujourd’hui un parcours du combattant pour obtenir un local à Charleroi. Par expérience, nous savons que gérer une telle organisation est tout un défi. Nous voulons faciliter l’accès à des locaux adaptés et à du matériel aux organisations et mouvements de jeunes aussi pour permettre à des nouvelles organisations de se créer. Y compris pour les collectifs étudiants. Ensuite, en tant que ville, nous pouvons aider à faire connaître ces groupes et leurs activités via les écoles de la commune ainsi que via nos canaux de communications.
Comme tous les citoyens, les jeunes doivent avoir la parole sur la manière de développer la ville. Un projet dans un quartier doit intégrer les jeunes au même titre que les autres habitants. Nous voulons les associer à la réflexion, en allant activement les chercher pour les impliquer. La mise en place et le développement d’un véritable Conseil Consultatif Communal de la Jeunesse est aussi une ouverture pour que les jeunes, dès 14 ans, aient leur mot à dire sur la politique qui les concerne, pour qu’ils puissent exprimer leurs besoins, envies, idées,... Ils peuvent inscrire des points à l’ordre du jour du Conseil communal, en amenant des initiatives, des projets, mais aussi en adressant des remarques ou questions par rapport à des décisions politiques qui les touchent, eux ou leur quartier.
Enfin, nous constatons que les jeunes qui entrent dans la vie active n’ont pas toujours le soutien nécessaire pour trouver un logement, pour trouver un emploi ou encore pour certaines procédures administratives. Or c’est un moment-clé de leur vie. Les maisons de jeunes n’ont pas toujours suffisamment de personnel pour gérer ce genre de demandes. Là où il y a des maisons de jeunes, nous voulons leur proposer le soutien d’un assistant social. Là où il n’y en a pas, nous ouvrirons des antennes avec cet objectif.
Cinq. Nous multiplions les initiatives sportives, festives et culturelles pour la jeunesse
- Nous lançons une « carte culture » pour les jeunes de moins de 25 ans. Nous voulons renforcer l’accès des jeunes à la culture, car elle stimule la créativité, ouvre l’esprit, comme elle peut aussi constituer un moment de loisir agréable. Cette carte sera utilisable dans les différents lieux culturels de la commune
- La ville propose aux maisons de jeunes et aux différentes organisations de jeunes du matériel pour créer du contenu numérique et pour composer de la musique
- Dans les structures sportives locales, nous sommes attentifs à donner une place aux filles. Spontanément, on voit que ce sont plutôt les garçons qui s’approprient les agoras, etc. C’est important d’organiser aussi des activités pour le public féminin
- Chaque jeune a le droit d'avoir des infrastructures sportives et une piscine dans son quartier, avec des activités de club mais aussi un libre accès. Les infrastructures des écoles peuvent par exemple être mises à disposition en soirée ou le week-end en investissant dans des animateurs et des concierges
- Nous mettons à disposition des jeunes artistes locaux des espaces extérieurs ainsi que des immeubles inhabités qui leur serviront de lieu de rencontre, afin qu’ils puissent y exercer leur art. C’est indispensable tant pour les graffeurs que pour les artistes de rue en général
- Lors de festivals ou de festivités communales, les artistes carolos doivent être mis en lumière. Nous organisons avec leur implication des festivités ayant pour but de mettre leurs talents en valeur
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Charleroi a tout pour proposer des activités culturelles et sportives pour les jeunes. Des théâtres, des cinémas, des dizaines de concerts et festivités par mois et des lieux de savoir où conférences et débats s’organisent, sans compter les espaces d’exposition. Pourtant, une partie de la jeunesse n’y a pas nécessairement accès. Une place de cinéma à 12 euros, c’est déjà tout un budget. Nous voulons que les jeunes de moins de 25 ans disposent d’une « carte culture » communale d’une valeur de 500€. Cette carte leur donne un accès à un ensemble d’événements et d’activités via les partenaires culturels de la Ville. Une offre la plus large possible, pour que chaque jeune puisse s’orienter selon ses intérêts.
Nous voulons aussi avoir une attention particulière pour les jeunes femmes dans les lieux sportifs. Spontanément, nous constatons que les différents lieux sont plutôt occupés par des garçons. Nous organisons des créneaux avec des activités qui vont attirer un public plutôt féminin.
Enfin, nous voulons aider les maisons de jeunes à s’équiper en matériel pour aider les jeunes à créer du contenu numérique.