Une ville Zéro-déchets, propre et agréable
Les résultats de notre enquête l’ont démontré, la propreté est une priorité majeure pour les Carolos. Une ville propre et sans déchets est possible. À l’opposé de la logique individualiste et culpabilisante qui est trop souvent prônée, la propreté est pour nous une tâche avant tout collective. La ville peut jouer un rôle pour empêcher la production de déchets inutiles, ainsi que pour réutiliser, trier et recycler au maximum ce qui a été produit. En offrant des solutions collectives aux carolos, nous pouvons petit à petit changer les mentalités et les comportements. Nous pouvons avoir des rues propres et agréables.
Ce que nous voulons
Un. Stop à la logique du « coût-vérité » qui fait peser le coût du traitement des déchets sur les Carolos
- Nous voulons remettre en cause la logique du « coût-vérité » qui pousse à marchandiser et à augmenter les taxes injustes
- Nous voulons diminuer le prix du sac poubelle
- Nous luttons pour interdire le suremballage et les sacs plastiques dans tous les commerces, à commencer par les supermarchés. Nous soutenons les magasins qui proposent leurs marchandises en « vrac »
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Décidée au niveau européen avec l’accord de tous les partis traditionnels et d’application en Région wallonne, la logique du « coût-vérité » consiste à faire payer les gens qui utilisent un service en fonction de leur consommation. L’objectif : faire payer aux citoyens le coût réel d’un service fourni par les autorités publiques. C’est la vision que l’Union Européenne veut imposer un peu partout. Et une logique qui mène petit à petit à la privatisation des services de gestion de la propreté. Les déchets sont en effet devenus eux aussi un marché où des entreprises privées peuvent tirer du profit.
Les habitants soumis au « coût-vérité » paient bien plus cher la gestion des déchets. C’est cette argumentation qu’utilisent les pouvoirs publics pour augmenter une série de taxes. Ce principe va à l’encontre de notre vision du service public : les services publics sont là pour tout le monde, peu importe la taille du portefeuille. Ils sont un élément important de solidarité car ils sont financés par la collectivité où chacun contribue en fonction de ses moyens.
Nous trouvons que la propreté et l’impact que nous laissons sur l’environnement est trop important pour que nos services communaux agissent avec les mêmes logiques que les sociétés privées. Nous voulons assurer un service compétent pour toute la population et faire de Charleroi une ville zéro déchet où il fait bon vivre.
Or, à Charleroi, la majorité précédente, soutenue par le MR, a profité de cette logique du « coût-vérité » pour augmenter de 50% le prix des sacs poubelles blancs. Et ils ont clairement déclaré que ce n’est qu’un début et que le prix va encore évoluer dans les prochaines années. Leur justification ? « On a pas le choix, c’est de la faute des Carolos qui polluent trop ». Nous ne partageons évidemment pas cette vision. Qui sont les gros pollueurs ? Est-ce le consommateur qui décide de mettre 2 ou 3 emballages dans un paquet de frangipanes ? Qui décide de remplir nos boîtes aux lettres de prospectus publicitaires ? Les grosses entreprises.
Il est donc l’heure de faire payer le vrai responsable du coût de traitement des déchets. C’est une mesure qui a été à juste titre largement plébiscitée lors de notre enquête. Nous diminuerons donc le prix des sacs poubelles pour le rendre identique à celui de 2022. En outre, nous diminuerons de moitié le prix du nouveau sac poubelles vert.
Nous déclarerons Charleroi Ville anti-déchets, notamment en interdisant le suremballage dans les grandes surfaces, responsable d’une partie considérable des déchets ménagers, et en privilégiant les emballages réutilisables et le vrac. Nous augmenterons également la taxe sur les toutes-boîtes afin que le coût de leur recyclage pèse sur les sociétés qui les distribuent et non sur ceux qui les reçoivent.
Enfin, via le tax-shift équitable (voir dans la partie « Taxes » de notre programme), nous ferons peser le poids du traitement des déchets sur les épaules les plus larges, sur les grandes entreprises tout en baissant les taxes pour les ménages et les indépendants.
Deux. Construire une ville propre et saine avec les citoyens
- Nous mettons en service une déchetterie mobile qui passera deux fois par an dans chaque quartier de Charleroi pour permettre aux habitants d’y jeter leurs gros déchets ménagers et leurs encombrants
- Nous installons des containers enterrés dans les quartiers avec tri sélectif : matières organiques, PVC, papier/carton, verre et déchets ménagers. Ceux-ci seront en permanence accessibles
- Nous gardons les parcs à conteneurs gratuits d’accès
- Nous investissons dans des campagnes de sensibilisation et d’éducation à la propreté et au respect de l’environnement : animations dans toutes les écoles communales dès la maternelle, embauche d’agents de propreté de terrain, journée propreté sur le thème du tri des déchets et du recyclage
- Nous organisons des assemblées régulières dans les quartiers, avec les habitants, pour sensibiliser et éduquer à la propreté
- Nous utilisons l’application “Fix my street” pour signaler les dépôts sauvages
- Plutôt que d’infliger une amende aux citoyens, nous voulons des sanctions réparatrices qui éduquent et servent directement au cadre de vie
- Nous renforçons les sanctions pour les grands propriétaires qui laissent des terrains et bâtiments à l’abandon comme dans le quartier de la tour Inter-Béton ou de la rue de la Montagne
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Nous voulons simplifier la gestion des déchets via un service de proximité. La gestion des déchets dans une ville impacte directement la qualité de vie des habitants. Aujourd’hui, le sous-investissement public empêche de mener une gestion des ordures qui réponde aux besoins de la population. Odeurs nauséabondes, dépôts clandestins, déchets qui jonchent le sol, c’est le quotidien de nombreux Carolos. Non seulement cela procure un sentiment d’inconfort et d’insécurité, mais il est aussi question de santé publique.
Pour lutter contre la saleté présente partout, il faut investir dans des infrastructures qui simplifient la vie des gens et des travailleurs. Nous voulons des containers à déchets souterrains avec tri sélectif dans chaque quartier pour que chaque habitant puisse se débarrasser de ses déchets ménagers. Ces aménagements proches des citoyens éviteraient des dépôts un peu partout dans la Ville et permettraient aux habitants de se débarrasser de leurs déchets quand ils le souhaitent en dehors des jours de collecte.
Nous voulons aussi que la Ville mette à disposition un service de déchetterie mobile qui passerait dans tous les quartiers, deux fois par an et gratuitement. L’objectif étant de faciliter le quotidien des gens qui veulent se débarrasser de leurs encombrants ou de matériaux spécifiques sans devoir se rendre jusqu’à une déchetterie régionale qui demande une voiture et beaucoup de temps. Mettre à disposition un tel service éviterait que des encombrants soient déposés dans la rue de façon illégale.
Nous voulons également que la Ville s’inscrive dans le programme « Fix my street », un site et une application qui permettent, entre autres, de déclarer précisément les dépôts clandestins et de suivre l’évolution de sa demande (voir la partie « Numérique »).
Nous ne voulons pas seulement simplifier le quotidien des habitants dans leur gestion des déchets, mais aussi celui des travailleurs. C’est pourquoi nous voulons aussi investir dans du matériel efficace qui améliore les conditions de travail du personnel et rend le travail de nettoyage plus efficace. En collaboration avec les représentants syndicaux, nous veillerons à ce que le personnel soit équipé conformément aux besoins et aux défis que rencontre la commune en matière de propreté publique.
Nous voulons assurer un service de prévention et d’éducation à la propreté. Il est aussi nécessaire de veiller au bon comportement des habitants. Chacun doit respecter l’environnement et prendre conscience des traces qu’il laisse en jetant des déchets par terre ou en ne respectant pas la collecte des poubelles. Assurer un service efficace qui simplifie la vie des gens peut déjà résoudre un certain nombre de problèmes, mais cela n’est pas suffisant. Pour faire face à certaines incivilités, les politiques traditionnelles misent sur les sanctions administratives et les caméras de surveillance. Une logique répressive qui est souvent inefficace et injuste. Le nombre de taxes et d’amendes dressées reste élevé avec le temps. Sans faire chuter les statistiques. Nous avons besoin de moyens plus efficaces pour rendre nos rues propres. Une rue propre devrait être une rue en toute logique sans amende...
Nous voulons miser avant tout sur le dialogue et l’éducation. Beaucoup de personnes sont mal informées des services qui sont mis à leur disposition, ne les comprennent pas ou tout simplement ne se préoccupent pas de leur impact sur le cadre de vie et l’environnement. Nous avons l’ambition de développer un service d’agents de prévention qui occupent le terrain constamment, qui expliquent, sensibilisent et sanctionnent si nécessaire. L’équipe prévention doit connaître le quartier, être proche des gens et aller vers eux. Nous voulons que les agents fassent du porte-porte dans certains quartiers où l’on rencontre le plus de problèmes. Nous voulons que des assemblées de quartier soient régulièrement organisées avec des activités de sensibilisation et d’éducation à la propreté.
Les sanctions, en cas d’incivilité, doivent également comporter un aspect éducatif. Plutôt que d’infliger une amende, nous voulons des sanctions réparatrices qui éduquent et servent directement au cadre de vie.
Trois. Pour la remise sur pied d’un service communal de propreté
- Charleroi a besoin d'un service propreté propre à lui. Nous reprenons les missions, le personnel et le matériel qui ont été sous-traités à TIBI. Cette sous-traitance à l’intercommunale TIBI empêche d’avoir une gestion des ordures qui réponde aux besoins de la population
- Au sein de ce service, nous misons sur l’embauche de personnel communal avec contrat CDI pour assurer un travail de qualité
- Nous investissons dans du matériel de qualité pour rendre plus efficace le travail des ouvriers du service propreté et rendre les conditions de travail moins pénibles
- Nous mettons en place des locaux pour le personnel propreté dans chaque quartier pour une intervention rapide et un service de proximité
- Nous créons un service communal qui soutient les habitants dans la rénovation de leur bâtiment via des conseils de professionnels et le prêt de matériels
- Nous prêtons une attention particulière pour les petites ruelles et sentiers à nettoyer
- Nous intervenons plus rapidement pour les dépôts sauvages
- Nous accordons la même attention au centre-ville et aux quartiers de la périphérie
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Pour assurer une qualité de vie agréable, une gestion verte des déchets et la garantie de nouveaux emplois stables, il est nécessaire d’investir dans un service communal de qualité et une entreprise publique communale forte. Pour cela, Charleroi a besoin de son propre service propreté. Or, ces six dernières années, la Ville de Charleroi a fait tout l’inverse. Résultat : une inégalité de traitement entre certaines rues et ruelles (certaines étant entretenues par TIBI, d’autres non pour des raisons de rentabilité), des petits parcs non entretenus et un personnel de Nature en Ville en sous-effectif et à bout de souffle. Les travailleurs qui sont passés à l’intercommunale ont, eux aussi, été directement impactés par ce transfert car ils se sont vu refuser le caractère pénible de leur tâche, qui était pourtant reconnu lorsqu’ils travaillaient pour la Ville. Pour toutes ces raisons, nous reprendrons les missions, le personnel et le matériel qui ont été sous-traités à TIBI.
Nous voulons créer des emplois publics de proximité. Avoir des rues propres nécessite un investissement important en termes d’infrastructures, de matériel et de personnel. Nous voulons faire le choix d’une commune qui investit pour répondre aux besoins des gens plutôt que pour attirer des gros promoteurs ou développer des projets de luxe. Investir dans un service public, c’est garantir plus d’emplois stables et de qualité.
Nous voulons adapter les capacités en termes de personnel que ce soit pour rencontrer les besoins en matière de nettoyage de rue ou en matière de prévention et d’éducation. Des centaines d’emplois, qualifiés et non-qualifiés, seront ainsi directement créés dans notre Ville de façon permanente. À ces centaines d’emplois liés au personnel du service propreté s'ajoutent les emplois pour créer et installer des dizaines de containers enterrés. Lutter pour un environnement sain, c’est aussi lutter contre le chômage.
La gestion des déchets doit rester aux mains de la collectivité et nous ferons pression pour que le service propreté de Charleroi soit réinstauré et puisse gérer tous les déchets au niveau communal avec, si nécessaire, la création de nouveaux emplois. Ainsi, le service propreté de Charleroi, financé par des impôts justes, pourra assurer des collectes gratuites pour les Carolos et bon marché pour les commerces.
Quatre. Une ville Zéro-déchets
- Nous organisons un réel débat public sur la question des déchets à Charleroi
- Nous soutenons les repair cafés, les marchés et bourses d’échange et de dons et les magasins de seconde main
- Nous ouvrons des ateliers de réparation communaux pour réparer appareils électriques, meubles et vêtements ou pour les démonter et en retirer les pièces réutilisables
- Nous déclarons Charleroi « Ville sans obsolescence programmée ». Nous voulons initier un mouvement pour demander la fin de cette stratégie des multinationales qui force les consommateurs à acheter des nouveaux biens
- Nous permettons à chaque habitant de se débarrasser gratuitement de ses déchets verts. Ces déchets n’ont pas leur place dans les sacs poubelle blancs. Soit par une collecte porte à porte, soit par des composts de quartier, soit par des conteneurs groupés
- Nous prévoyons un point compost par quartier, où on peut composter des matières organiques avec l’aide de bénévoles et aller chercher du compost pour de l’horticulture urbaine
- Nous installons des bulles à huiles usagées dans les quartiers
- Nous plaçons des fontaines d’eau potable dans tous les quartiers de la ville
- Nous exigeons des grandes surfaces qu’elles livrent leurs invendus à des associations venant en aide aux démunis
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Nous développerons l’économie circulaire de notre ville. Dans une économie circulaire, il n’y a pas de déchets. Les restes sont utilisés comme matières premières pour faire de nouveaux produits. Nous réduisons ainsi la masse de déchets et l’impact sur le climat.
Pour éviter les déchets, nous créons des ateliers de réparation municipaux où nous faisons réparer les objets usuels, vêtements et meubles pour les réemployer. Si la réparation est impossible, il est encore possible de les démonter pour récupérer le plus possible de matériel réutilisable. Nous soutenons des initiatives telles que les repair cafés, les magasins d’échange et de deuxième main où des objets qui ne servent plus reçoivent une seconde vie.
Ce qui n’est pas utilisable doit être autant que possible recyclé. La plus grande partie de nos déchets provient de la construction et de la démolition d’immeubles. Là aussi, on peut faire beaucoup de progrès. Démolir avec discernement et garder en stock les matériaux récupérés dans une Banque de la Construction de la Ville : de cette façon, nous rendons inutile la production de nouveaux matériaux et les tuiles et briques usagées peuvent être réemployées.
Pour diminuer la quantité de déchets, nous prévoyons un point compost par quartier, où on peut composter des matières organiques avec l’aide de bénévoles, et où on peut aller chercher le compost pour l’employer dans l’horticulture urbaine. Chacun pourra ainsi participer à la valorisation des déchets de cuisine et de jardin.
Les déchets les moins polluants sont ceux qui ne sont pas produits. Aujourd’hui, une quantité d’emballages sont produits alors qu’ils ne sont pas nécessaires pour la consommation. Le plastique est un véritable fléau pour notre planète, une quantité aussi vaste qu’un continent se trouve en mer et détruit tout un écosystème. La lutte contre le plastique commence à notre échelle. Nous voulons nous attaquer au suremballage dans les commerces. Aujourd’hui, il est facile de trouver un emballage par fruit ou légume. Nous voulons interdire l’emballage individuel superflu et obliger l’utilisation d’emballages recyclables. Enfin, en plaçant des fontaines d’eau potable dans la ville, nous voulons aussi inciter les Carolos à boire davantage d’eau, tout en utilisant des contenants réutilisables comme des gourdes.
Nous voulons développer l’économie circulaire et il faut voir qu’aujourd’hui, une grande quantité d’objets est jetée alors qu’ils pourraient encore être utilisés. Les multinationales ont développé « l’obsolescence programmée ». C’est une stratégie qui vise à mettre au rebut plus rapidement les biens de consommation pour forcer les consommateurs à racheter du neuf. Cette logique de consommation profite aux grandes entreprises, qui ont intérêt à ce que les gens continuent à acheter de nouveaux produits. Mais cette pratique ne sert ni les portefeuilles des ménages, ni notre environnement. À côté des mesures pour favoriser le recyclage, nous voulons déclarer Charleroi « Ville sans obsolescence programmée » et initier un mouvement des villes pour lutter contre cette pratique. Nous voulons prolonger au niveau belge et européen la garantie légale des biens de consommation pour forcer les multinationales à stopper ces pratiques.
Enfin, comme dans d’autres villes, Charleroi doit exiger des grandes surfaces qu’elles livrent leurs invendus à des associations venant en aide aux démunis. Pas seulement en comptant sur la bonne volonté des enseignes mais via des mesures contraignantes. Pour garantir leurs profits, les grandes surfaces jettent jusqu’à un tiers de leurs marchandises alors que des milliers de personnes n’ont pas de quoi manger dans notre ville. Le cynisme du capitalisme ne peut pas être plus clair. La plupart de ces invendus pourraient pourtant encore être consommés. La solution proposée est une solution à court terme et vise à éviter ces pratiques des grandes surfaces. Mais pour le PTB, c’est bien sûr à la source de ce problème qu’il faut s’attaquer : en éradiquant la pauvreté, et en supprimant la recherche effrénée de profits des multinationales.