Le service public au cœur de la ville
Des milliers de bras au travail sont nécessaires, pour une ville à la mesure des gens. Les crèches, les garderies, des rues propres et sécurisées, des transports communs de qualité, des écoles en bon état,… sont autant de besoins fondamentaux dans lesquels il est essentiel d’investir. Or, à Charleroi, l’investissement en matière de service public est en constante diminution et la Ville préfère sous-traiter et privatiser ou externaliser de plus en plus de services. Ainsi, ces dernières années, la majorité a envoyé aux mains du privé plusieurs de ses missions via les marchés stocks et les appels d'offres. L’objectif d'une société privée, c'est de faire du bénéfice, pas d’assurer un service de qualité aux citoyens. C'est pour cette raison qu'il faut, d'une part, maintenir les activités qui structurent la vie carolo dans le public, mais aussi donner les moyens aux travailleurs de fournir un travail de qualité.Enfin, comme l’ont démontré toutes les actions menées par les organisations syndicales au cours des dernières années, les conditions d’emploi (salaires, formations,…) sont une composante essentielle du bien-être au travail. À ce titre, le secteur public doit jouer un rôle d’exemple en proposant des offres d’emploi de qualité pour tirer ces conditions vers le haut. C’est ce dont nous avons grandement besoin à Charleroi.
Vision
Investir dans les services publics, c'est investir dans une ville qui soutient les carolos dans de nombreux aspects de leur vie. Une ville au service des carolos, c'est une ville avec des crèches, des garderies, des rues propres, des transports en commun de qualité, des écoles en bon état, des centres sportifs, etc.
Ces dernières années, la majorité a envoyé aux mains du privé plusieurs de ses missions via les marchés stocks et les appels d'offres. L'objectif d'une société privée, c'est de faire un maximum d'argent. L'objectif des services publics, c'est d'assurer un service de qualité aux citoyens.
C'est pour cette raison qu'il faut, d'une part, maintenir les activités qui structurent la vie carolo dans le public, mais aussi donner les moyens aux travailleurs de fournir un travail de qualité.
Investir dans le secteur public, c’est aussi investir dans un emploi de qualité, avec des conditions de travail décentes, et donner aux travailleuses et travailleurs les moyens d’accomplir leur missions. C’est tout ce que la Ville de Charleroi n’a pas fait lors des dernières législatures. Cela ne peut plus durer.
En outre, comme l’ont démontré, par exemple, toutes les manifestations autour de la loi de 1996 sur le blocage salarial, un des enjeux fondamentaux en matière d’emploi, ce sont les conditions de travail, qu’il s’agisse de salaire mais aussi de formation, de bien-être au travail, de moyens de fonctionnement, de matériel,…
La Ville, via le secteur public, doit jouer un rôle d’exemple en proposant des offres d’emploi de qualité pour tirer ces conditions vers le haut. Contre la précarisation de l’emploi et du chômage, l’emploi public est donc une solution. Il faut investir et créer de l’emploi dans le secteur public plutôt que de sous-traiter ses missions.
Il est donc indispensable que la Ville de Charleroi propose des emplois de qualité, avec des conditions de travail respectables, des formations et du matériel correct permettant à chaque travailleur d’effectuer ses tâches dans les meilleures conditions.
Ce que nous voulons
Un. Respect pour le personnel communal
- Toutes les missions légales de la ville doivent être assurées par du personnel formé. Il faut mettre fin à la diminution constante des emplois à la ville. Nous remplaçons chaque personne qui part à la retraite et nous embaucherons du personnel en fonction des besoins réels de chaque service.
- Nous replaçons la concertation syndicale à la base de toute modification ou de toute évaluation des besoins du personnel.
- Nous voulons des services communaux à la pointe. Nous investissons donc dans du matériel et des outils de qualité, dans du personnel qualifié et dans la formation.
- La ville et les intercommunales doivent montrer l'exemple aux autres employeurs de la région et privilégier les emplois stables et durables. Nous voulons tendre vers une nomination statutaire à tous les niveaux. La ville doit être un employeur social par excellence.
- Nous généralisons la semaine de 30 heures dans les services communaux avec maintien du salaire et embauches compensatoires.
- Nous mettons fin au sous-financement et au manque d’entretien des bâtiments communaux.
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La place qu’on donne aux services publics communaux se reflète aussi, et souvent en premier lieu, dans le respect que l’on témoigne aux travailleurs de ses services. Dans la vision néolibérale des autorités communales, les prestations de service par le personnel communal constituent surtout une charge. La devise des autorités communales est : « Nous sommes sous plan de gestion. Nous devons pratiquer des coupes sombres dans les services publics et dans l’emploi public. ». Mais pour les habitants de Charleroi, ce sont précisément ces services qui constituent un investissement précieux. Qui d’autre s’occupera de nos enfants et de nos personnes âgées ? Qui d’autre assurera la propreté des rues ? Qui d’autre nous aidera dans toutes sortes de problèmes administratifs ? Qui d’autre organisera le sport, la culture et les loisirs ?
On a besoin de collaborateurs communaux joignables, de guichets communaux et d’une police locale installés dans des bureaux de quartier accessibles. Au lieu de fermer et de supprimer des services essentiels au citoyen, les autorités communales doivent ré-embaucher du personnel en lui assurant un bon statut. Avec de bons services publics et un emploi public à part entière, on peut en outre aider les gens à grimper plus rapidement l’échelle sociale. Nous attendons de la ville une politique à la mesure de ses habitants, mais aussi de ses travailleurs. Aujourd’hui, structurellement parlant, bien des Carolos pataugent dans le marécage du chômage, de la pauvreté, des emplois précaires à mauvais statut : temps partiel, emplois temporaires, dangereux, sous-payés…
Nous avons la chance de pouvoir compter sur 3000 agents communaux pour faire tourner notre ville. Seulement, ils ne reçoivent pas la considération qui leur est due. De nos nombreux contacts avec les travailleurs et leurs représentants syndicaux ressortent une grande inquiétude et parfois même de la frustration. Alors que la majorité clame partout qu'elle ne peut pas engager du personnel faute d'argent, qu'elle ne peut pas procéder aux nominations promises, elle engage des nouveaux directeurs à des salaires élevés sans que l’on ait clarifié leur compétence, leur mission.
Nous voulons que les contrats temporaires soient réduits au maximum dans la perspective d’offrir un contrat stable aux gens. La mise à l’emploi selon l’article 60 ne sera appliquée que si cette solution s’avère la plus satisfaisante pour le demandeur d’emploi concerné. Nous travaillerons sur ce point en collaboration avec le monde associatif à même d’offrir l’expertise requise.
La Ville doit respecter les organisations syndicales et avoir un contact régulier et une écoute à leur égard. A Charleroi, il y a peu d’ouverture pour de réelles négociations avec les organisations syndicales. Les travailleurs de la Ville de Charleroi sont dans une situation de flou et d'opacité. Tout au long de la législature 2018-2024, les travailleurs n’auront eu de cesse de faire des actions pour dénoncer les promesses non tenues et le manque de considération de la majorité vis-à-vis de ses travailleurs (recours incessant au privé au détriment du personnel communal, absence d’embauche poste pour poste, revalorisation salariale aux abonnés absents, absence de vision claire sur le rôle des agents, une pyramide des grades qui s’inverse avec une trop grande place octroyée aux hauts dirigeants au détriment des agents de terrain, une pyramide des âges elle aussi inversée avec un manque cruel de jeunes travailleurs,…)
Cette politique, qui se traduit par une politique d’austérité à l’égard des services et des travailleurs communaux, prend de nombreux visages, tels que le non-remplacement des départs à la retraite avec des services en sous-effectif chronique comme Nature en ville ou les services techniques. De nombreux travailleurs sont en surcharge de travail avec ce que ça peut signifier en termes de tendinites, de douleurs lombaires, et de problèmes médicaux.
Nous travaillerons, en concertation avec les organisations syndicales, au renflouement des services qui ont été vidés de leurs cadres tout au long des dernières mandatures. Nous établirons avec eux un organigramme des besoins et embaucherons du personnel en fonction de ceux-ci pour leur permettre de mener à bien leurs missions.
Une autre revendication portée par les organisations syndicales est la nomination du personnel communal, ce que la Ville ne fait plus depuis deux législatures. Or, ceci a un coût. En 2022, la Ville de Charleroi a dû payer plus de 30 millions d’euros de cotisations de responsabilisation, c’est-à-dire est une somme à payer annuellement par les pouvoirs locaux pour compenser la différence entre les cotisations de pension des agents nommés actifs et le coût des pensions des agents nommés retraités. La Ville préfère donc voir son budget réduit de 30 millions plutôt que de nommer des travailleurs. Un véritable non-sens auquel nous voulons mettre un terme.
Nous mettrons également fin au sous-investissement dans le matériel et les formations du personnel. C’est derrière cette logique que la Ville préfère confier des missions aux intercommunales ou au privé en prétendant que les travailleurs communaux ne savent pas faire telle ou telle tâche ou n’ont pas le matériel pour. C’est la Ville qui a décidé de diminuer les frais de fonctionnement. C’est à cause d’elle qu’il n’y a pas assez de tarmac à disposition des services voiries, qu’il manque de sel pour prévenir en cas de verglas qu’il n’y avait pas assez de machines Glutton pour permettre aux services propreté d’effectuer correctement leurs tâches. C’est aussi la ville qui ne prévoit pas assez de formations pour permettre à ses travailleurs d’effectuer leurs tâches quotidiennes dans de meilleures conditions.
En outre, le désinvestissement total en terme d’entretien des bâtiments publics a entraîné un nombre incalculable de problèmes : fermeture de la maison communale de Ransart pour cause d’insalubrité, plafonds qui s’effondrent dans l’Hôtel de ville, rapports défavorables des pompiers concernant de nombreuses écoles et salles de fêtes, un technopole à la Villette ouvert malgré de très nombreux problèmes de conception ou d’accès aux PMR, des pannes de chaudières à répétition dans certaines maisons communales annexes,…
Pour une ville qui soit au service de ses habitants, il faut commencer par avoir du respect pour le personnel communal. Nous mettrons fin à la politique d’austérité permanente, de non-remplacement des départs et de non entretien des bâtiments communaux. Et nous investirons pour que la ville de Charleroi joue un rôle d’exemple comme employeur.
Enfin, entre 2014 et 2016, la ville portuaire suédoise de Göteborg a lancé une expérimentation novatrice, dans une de ses maisons de repos communales. Le personnel soignant y a travaillé avec un nouveau temps plein : 30 heures par semaine. Résultat de cette expérience ? Des personnes âgées très satisfaites de la meilleure qualité du service. Et des travailleurs satisfaits eux aussi. Leur santé était meilleure, leur qualité de vie aussi et ils éprouvaient plus de joie à travailler. Aussi y avait-il nettement moins d’absences pour maladie qu’avec une semaine de travail plus longue. Le travail était non seulement plus sain, mais aussi plus agréable. Pour bien des travailleurs en Belgique aussi, la semaine de 30 heures constituerait un énorme soulagement. Les pouvoirs publics peuvent commencer par donner l’exemple.
Depuis avril 2018, la Ville de Charleroi a mis en place, avec l’accord des organisations syndicales, un projet de passage en 4/5ème temps avec maintien intégral de la rémunération pour ses agents de plus de 60 ans affectés à des tâches pénibles (nettoyage des bâtiments, voirie, charroi, fossoyeurs).
Cette mesure, initialement prévue pour deux ans seulement, a été prolongée en janvier 2020 vu son succès. Elle bénéficie actuellement à près de 100 agents et a permis une embauche compensatoire de 25 équivalents temps plein. Nous voulons aller plus loin. Les gens s’échinent littéralement au travail, le nombre de burn-outs augmente à vue d’œil.
Cette semaine de 30 heures, avec maintien du salaire et embauches compensatoires, a un coût bien sûr. Les pouvoirs publics peuvent toutefois regagner une part considérable de cette dépense du fait qu’elles doivent verser moins d’indemnités de maladie et de chômage.
La réduction du temps de travail est la réponse moderne aux développements technologiques. Les services communaux se mettront eux aussi en phase avec le 21e siècle. Travailler moins sur une semaine offre des possibilités de répartir le travail en cas de diminution de l’emploi due à la numérisation et aux innovations technologiques.
Nous voulons tester cette semaine de 30 heures pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs dans un certain nombre de services communaux. Nous visons ici les services où la pression du travail et l’absentéisme pour maladie sont élevés (tels que les maisons de repos, les hôpitaux, les services de nettoyage, la voirie,…). Nous voulons y tenter une expérience sociale, productive et égalitaire avec un nouveau temps plein, plus court.
Notre intention est de nous appuyer sur ce type d’expérience pilote, comme l’a fait la ville de Göteborg entre 2014 et 2016, pour continuer le combat pour la généralisation de la semaine des 30 heures.
Deux. Au minimum un lieu public avec services garantis par localité
- Nous voulons que chaque localité dispose au minimum d’un lieu public avec services publics garantis (guichet citoyen, maison de quartier, distributeur automatique,...) ouvert 6 jours par semaine.
- Nous créons des maisons de quartier dans chaque localité qui n’en dispose pas. La maison de quartier aura pour tâche d’assurer un ensemble de services facilement accessibles.
- Via les maisons de quartier, nous apportons une aide à tout citoyen qui est confronté à des problèmes d’ordre administratif. De manière conviviale autour d’une tasse de café ou de thé, les citoyens seront écoutés et aidés à régler et remplir leurs papiers et documents officiels, à éplucher leur facture d’énergie et à résoudre d’autres problèmes.
- La maison de quartier proposera une guidance budgétaire et un accompagnement professionnels en matière de logement, elle offrira également un encadrement pour la résolution de problèmes liés aux dettes d’énergie et eau, une assistance en matière d’enseignement et d’éducation.
- Nous organisons des visites à domicile et un travail de proximité afin d’informer les habitants et les inviter à se tourner vers la maison de quartier.
- A côté de l'aide sociale, nous organisons avec la population du quartier des activités diverses pour permettre aux habitants du quartier de se rencontrer. Les maisons de quartier sont ainsi des lieux de vie.
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Un service public fort, c’est aussi un service public de proximité, qui permet à chacun de trouver l’aide dont il a besoin sans devoir se déplacer vers un guichet unique où les files n’en finissent plus.
Ces dernières années, marquées entre autres par la disparition des maisons communales annexes, la volonté de la majorité PS-Ecolo-Engagés a été de tout centraliser dans la future cité administrative. Si centraliser les services administratifs ne nous semble pas nécessairement une mauvaise idée en soi, il nous paraît indispensable de rétablir un service de proximité.
À Charleroi, nous disposions auparavant d’un guichet citoyen dans chaque ancienne commune. Aujourd’hui il n’y en a plus que cinq sur le territoire. Et la volonté de la majorité PS-Ecolo-Engagés est de tout centraliser dans la future cité administrative. C’est autant de services sociaux en moins.
En outre, ces dernières années, trois maisons de quartier ont été fermées. C’est à chaque fois des quartiers moins animés qu’avant. Nous pensons que c’est par les services de proximité qu’elle propose qu’une ville se distingue. Ce que nous voulons, c’est une ville qui offre à ses citoyens un vaste éventail de services facilement accessibles.
Nous voulons donc que chacune des 15 localités de notre ville dispose d’un lieu public dans laquelle se trouvera une série de services publics essentiels comme un guichet citoyen, une maison de quartier ou encore un distributeur de billets. Pour être accessible à tous, ce lieu sera ouvert six jours par semaine.
Ces maisons de quartier joueront également le rôle de centre communautaire et veilleront à ce que les droits sociaux fondamentaux de tous les habitants du quartier soient concrétisés. La maison de quartier apportera son aide aux citoyens en cas de problèmes administratifs selon le concept « café et papiers ». Autrement dit, c’est autour d’une tasse de café ou de thé que les citoyens seront aidés à régler et remplir leurs papiers et documents officiels, à éplucher leur facture d’énergie et à résoudre d’autres problèmes d’ordre administratif.
La maison de quartier aidera également les habitants à vérifier s’ils reçoivent bien toutes les aides sociales auxquelles ils ont droit, car la plupart du temps les gens ne les réclament pas. La maison de quartier offrira une guidance budgétaire, une guidance professionnelle, un accompagnement en matière de logement, un encadrement pour la résolution de problèmes liés aux dettes d’énergie et eau, une assistance en matière d’enseignement et d’éducation.
Nous proposons que dans les maisons de quartier, il soit aussi possible de déposer une demande de logement social par exemple. Un fonctionnaire du CPAS pourrait y effectuer des permanences afin de pouvoir recevoir sur place une demande d’aide au CPAS. La maison de quartier aura aussi du WIFI et des ordinateurs à disposition de la population. Un écrivain public pourrait aider à répondre à des courriers. La maison de quartier organisera également des visites à domicile et un travail de proximité afin d’informer les habitants et de les inviter à se tourner vers la maison de quartier. Ce sera en outre l’occasion de déceler d’éventuels besoins spécifiques au quartier, à approfondir par la suite.
Avec l’aide des assistants et animateurs de quartier, les maisons de quartier construiront des quartiers forts, chaleureux et solidaires. École des devoirs, parties de cartes, excursions,… Des activités et rencontres seront organisées pour permettre aux habitants du quartier de se rencontrer. Cela permettra non seulement de lutter contre la solitude, mais aussi d’améliorer la sécurité et la solidarité. Une situation bénéfique à la fois pour les citoyens et le quartier. La maison de quartier sera d’ailleurs cogérée par les habitants.
Concrètement, comment allons-nous créer 15 nouvelles structures ? D’abord, là où elles existent, il n'y a pas besoin d’en créer de nouvelles. Nous regarderons avec les travailleurs et les usagers comment les améliorer. Ensuite, nous aimerions débuter la création des maisons de quartier en rouvrant les trois maisons de quartier fermées il y a trois ans et en leur donnant aussi cet aspect social. Là où aucune structure existe, nous proposons de commencer avec des structures plus petites. Parfois un service décentralisé peut déjà exister (par exemple, une maison pour pensionnés qui est seulement ouverte deux après-midis). Nous proposons dans ce cas d’augmenter les heures d’ouverture en créant des permanences sociales et d’étoffer au fur et mesure l’éventail des activités et services.
Trois. Des investissements publics et sociaux dans la ville
- Nous voulons investir pour que tous les quartiers soient correctement dotés en services publics. Pour que chaque quartier dispose de crèches et d’espaces d’accueil pour les enfants, de guichets de l’administration communale, de transports publics, d’écoles, de maisons de repos, de piscines et infrastructures sportives publiques et d’espaces pour la culture.
- Nous travaillons à mettre sur pied une entreprise publique communale pour la rénovation et la construction du logement ainsi qu’une entreprise communale d’énergie.
- Nous reprenons en main les leviers qui permettent d’assurer une politique sociale cohérente.
- Nous mettons en place une taxe sur les caisses en libre-service des grandes surfaces.
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Les partis traditionnels sont globalement paralysés par l’idée libérale selon laquelle on doit le plus possible compter sur les entreprises privées pour construire et faire tourner la ville. Sur les spéculateurs et les promoteurs immobiliers. Alors ils sont aux petits soins pour les managers de ces sociétés. Ils font tout pour leur faciliter la vie. Ils mettent en place une politique de city marketing. Tout cela dans l’idée que la ville en cueillera les fruits, que cela améliorera la prospérité. Mais ce conte de fées ne tient pas la route. Pas plus à Charleroi qu’ailleurs. Les riches n’en sont que plus riches, et les pauvres plus pauvres.
Il faut au contraire commencer par oser redonner de la place aux acteurs publics dans des secteurs importants comme le logement ou l’énergie. Ce sont des secteurs qui créent de la valeur et qui devraient répondre à des besoins essentiels des habitants. Au lieu de remplir les poches des actionnaires, des promoteurs ou des multinationales de l’énergie, nous pourrions alors investir dans des politiques au service des besoins des Carolos, qui seraient sociales, durables mais aussi créatrices d’emplois pour Charleroi. Des villes en Europe l’ont déjà fait. C’est le choix que nous défendons avec le PTB.
La majorité actuelle base aussi son projet de ville sur la séduction de nouveaux habitants plus fortunés. Le genre qui peut aller faire du ski plusieurs fois par an sans avoir besoin d’aller à Marcinelle-en-Montagne. Le genre de citoyens qui n’a pas besoin que ses enfants apprennent à nager à l’école car il n’aura aucune difficulté à payer les stages nécessaires. En bref, le genre de citoyen qui peut vivre dans une ville qui se débarrasse de ses services publics au profit d’entreprises qui les reprendront à des coûts plus élevés qu’avant ou avec un service réduit.
C’est cette politique que la Ville de Charleroi a appliquée en donnant la gestion de Marcinelle-en-Montagne en concession à une entreprise privée, avec une diminution du nombre de nuits par séjour. C’est cette même logique de rentabilité qui a poussé la majorité à fermer plusieurs piscines publiques ces dernières années à Charleroi. Et malgré les projets actuels de réouverture le risque plane toujours de partenariats avec le privé qui se traduiront par des prix d’entrée beaucoup plus élevés.
C’est cette même politique qui a amené la Ville à sous-financer le service propreté de la Ville, puis à se dessaisir d’une grande partie de ses missions de nettoyage des rues et de gestion des déchets au profit de l’intercommunale TIBI, occasionnant des frais toujours plus importants. Les coûts de transfert vers TIBI sont aussi passés de 25,4 millions d’euros en 2018 à 34,5 millions d’euros en 2023. En ce sens, le projet de regroupement des crèches de la Ville sous le label HUmani (ex-ISPPC) n’est pas plus rassurant pour leur avenir.
Nous n’avons pas besoin de contes de fées, mais d’une véritable vision centrée sur les investissements dans la ville. C’est pourquoi nous orienterons notre budget des investissements vers les besoins des habitants et vers la création d'emplois publics pour les Carolos. Au lieu de désinvestir dans le service public, nous investirons pour le développer. Et nous prêterons une attention particulière à des emplois et des formations pour les gens les moins qualifiés.
Investir dans une politique sociale, c’est enfin mettre fin à la politique de la déshumanisation de l’emploi, comme le font certaines grandes surfaces commerciales qui ont remplacé leurs salariés par des self-scans, ces caisses où le client scanne lui-même ses articles. Cette déshumanisation a non seulement un impact sur l’emploi mais aussi sur la cohésion sociale, vu l’absence de contact entre les clients et les travailleurs. C’est pour cela que nous voulons mettre en place une taxe de 5.000 euros par caisse en libre-service.
Quatre. La fin des externalisations des missions de la ville
- La ville a de nombreux agents aux compétences démontrées et variées. Tout ce qui peut être fait par des agents communaux doit être fait par des agents communaux. Il faut mettre fin à la tendance de sous-traiter et/ou de privatiser des services.
- Nous mettons fin aux marchés stocks et aux prestations de tiers pour les missions que peuvent accomplir les agents communaux.
- Nous mettons fin aux partenariats public-privé.
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C’est aussi avec cette vision que la Ville a décidé de tout miser sur les marchés stocks et les prestations de tiers au lieu de miser sur son personnel communal. Ainsi, pour de très nombreux chantiers, entretiens ou aménagements, la ville a préféré signer des contrats avec des firmes privées au lieu d’engager du personnel communal. Résultat : une facture qui a explosé (de 1 million d’euros en 2018 à 4,5 millions d’euros en 2023) et d’énormes problèmes d’entretien, notamment dans les chaudières des maisons communales annexes de Marcinelle, Ransart ou encore Gilly. Des missions telles que la tonte des terrains de football, l’entretien des chaudières, ou même l’entretien des cimetières sont ainsi confiées à des firmes privées qui ne visent que la rentabilité, au détriment du service. Il suffirait d’investir dans des formations, du matériel et dans les outils nécessaires pour permettre aux services communaux d’effectuer ces tâches, ce qu’ils faisaient précédemment.
Il nous faut aussi reprendre en main les leviers qui nous permettront de garantir une politique sociale cohérente, mettre un terme aux partenariats publics privés (PPP) et à la marchandisation des initiatives publiques.
Cinq. Des services publics plus efficaces
- Nous rendons les guichets plus accessibles au niveau des plages horaires.
- Nous luttons contre la fracture numérique.
- Nous mettons en place un site internet permettant de centraliser les doléances des citoyens.
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Obtenir des papiers d’identité, une copie d’un certificat de bonnes vies et mœurs, ou même un permis de conduire peut devenir un parcours du combattant pour de nombreux travailleurs. Problèmes d’horaires, guichets parfois noirs de monde sont autant de problèmes qu’il nous faut résoudre pour rendre ces services les plus accessibles possible.
Cela passera non seulement par l’engagement de personnel supplémentaire, mais aussi, en concertation avec les organisations syndicales, par l'extension de certaines plages horaires afin de répondre au mieux aux besoins de nos citoyens.
Une autre difficulté qui nous a été fréquemment signalée en matière de services publics est la difficulté pour certains d’accomplir leurs formalités en ligne. C’est pourquoi nous étendrons le Wi-Fi urbain de la ville à tous les bâtiments communaux de notre (voir partie Numérique).
Enfin, un des aspects les plus problématiques de notre ville en matière de services publics est la gestion des plaintes concernant les routes, les nids-de-poule, les problèmes de trottoirs, de pollution, etc. Combien de Carolos ont fait l’expérience de vouloir signaler un problème et de s’être retrouvés perdus sur le site de la ville entre les 16 formulaires différents pour au final n’avoir aucune nouvelle du traitement de la plainte ? Lorsque nous l’avons évoqué au Conseil communal, l’Echevin Eric Goffart (C+, les Engagés), échevin des travaux publics mais aussi du numérique, nous a répondu que les riverains n’avaient qu’à lui envoyer un mail. Un clientélisme qui ne dit pas son nom…
Nous mettrons donc sur pied un site internet, en nous appuyant sur l’application fix my street (v. partie Numérique) afin de permettre à chacun non seulement de déposer une plainte facilement et en un clic, mais aussi d’avoir un suivi de sa requête.
Six. S’opposer à la réforme des points APE, au blocage des salaires et à la pension à 67 ans
- Nous nous opposons à la réforme des points APE décidée par le Gouvernement wallon.
- En tant qu’autorité publique, la ville doit être exemplaire. Nous voulons au maximum transformer les contrats précaires type APE (comme cela existe actuellement par exemple pour des institutrices de nos écoles communales) en contrats stables.
- Nous devons, en tant que ville, dénoncer et demander l'annulation de la limitation du droit aux allocations de chômage (allocations d’insertion) pour les jeunes décidées par les gouvernements Di Rupo et Michel.
- Nous dénonçons les mesures du gouvernement fédéral, en particulier la loi sur le blocage des salaires signée par le ministre socialiste Pierre-Yves Dermagne, et le recul de l’âge de la pension à 67 ans.
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Cette réforme a suscité à juste titre de nombreuses contestations chez les syndicats et les travailleurs. Il faut rappeler qu’au moment de la réforme (entrée en vigueur le 1er janvier 2022), 60 000 travailleurs en Wallonie bénéficiaient de ce système des points APE, ce qui représentait près de 45 000 équivalent temps plein (ETP). Le nouveau régime écartait non seulement certains organismes comme le Forem et les Provinces mais prévoyait aussi de réduire le budget des aides à l’emploi d’au moins 92 millions d’euros et de fonctionner avec une enveloppe fermée. Le gouvernement wallon n’avait donné aucune garantie quant au maintien de l’emploi, renvoyant au contraire la balle aux employeurs concernés. Précisons dès lors que 42% des emplois APE étaient occupés dans le secteur public, y compris les pouvoirs locaux, 52% dans le secteur non-marchand et 6% dans l’enseignement.
Dans ce contexte, nous avons été particulièrement interpellés par l’impact que cette réforme pouvait avoir pour notre ville. Mais cette réforme est aussi une menace pour les nombreuses associations et ASBL du non marchand que compte notre commune, qui font un travail essentiel pour la population et qui ne sauraient pas financer ces emplois sur fonds propres.
Dès le début, le PTB a dénoncé l’enveloppe budgétaire fermée de la réforme des emplois APE. Alice Bernard, députée PTB : « Si elle permet de pérenniser les emplois actuels, elle empêche de tenir compte de l’évolution de l’ancienneté des travailleurs, des évolutions barémiques. Dans ces conditions, le maintien de tous les emplois dans la durée n’est malheureusement pas garanti ! ».
Cette enveloppe fermée ne permet pas non plus de créer facilement de nouveaux emplois. Ou alors, au détriment d’emplois qui seront perdus ou qui n’existeront plus. Enfin, il n’est pas garanti que les emplois créés seront à durée indéterminée. La pression du secteur et plusieurs interventions du PTB au Parlement wallon ont permis d'obtenir une adaptation pour que les subventions suivent l'évolution des salaires pour 2023. Mais l'incertitude subsiste pour les années suivantes.
Les secteurs concernés sont pourtant cruciaux. Le secteur de la petite enfance, où il y a beaucoup d’emplois APE. Mais aussi le secteur socio-culturel, le secteur de l’éducation permanente et des travailleuses et travailleurs de notre personnel communal.