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Parking payant : nous ne sommes pas les vaches à lait de la majorité communale

Parking payant : nous ne sommes pas les vaches à lait de la majorité communale

Au lendemain des élections, le plan d’extension de la zone de parking payant a été mis à exécution. Pas plus tard que le 18 octobre, soit 4 jours après les élections, les agents communaux ont placé les signes « parking payant » et les horodateurs suivaient quelques jours plus tard dans les rues du bas de Marcinelle. L'opération, qui suscite la colère parmi les riverains et les habitués de ces rues, va rapporter gros si l'on en croit le budget provisoire: 1,5 millions supplémentaire pour les recettes de la Ville.

Pour les habitués de ces rues, c’est la colère. Ainsi, les instituteurs et institutrices de l’école de la Villette à Marcinelle doivent payer un abonnement par an pour être proche de leur travail. Mais, pas le choix, on doit aller travailler. En mettant cette mesure en place, le collège espère changer les habitudes des carolos et de les dissuader de prendre la voiture. Sauf que pour une institutrice qui doit souvent prendre beaucoup de matériel au boulot, la seule adaptation sera dans le budget du ménage. Elle devra payer 120€/an de sa poche en 2018, 300€ à partir de 2019. Pour les travailleurs de la Ville aussi, la pilule a du mal à passer et un arrêt de travail a été déclaré ce lundi 10 décembre : « Nous allons payer notre employeur pour venir travailler, c’est le monde à l’envers ! » explique un travailleur de la Ville.

En outre, la mesure renforce les inégalités sociales : il s’agit d’une taxe imposée à chacun indifféremment de son salaire pour disposer d’une place de parking. Elle confisque de ce fait la possibilité de se garer aux gens qui n’en ont pas les moyens. Le développement urbain se fait donc au détriment d’une partie des habitants ce qui reflète une vision néo-libérale de la ville. On attire les personnes aisées vers le centre-ville avec des projets de haut standing et on réduit l’accès aux moins fortunés. Sans compter que pour les habitants qui doivent demander une carte riverain, la tâche est loin d’être aisée. « On doit remettre 4 documents, dont une composition de ménage. Sur le site, on ne peut charger que deux documents. Nous sommes obligés de nous rendre sur place et donc prendre congé. » raconte une maman de Marcinelle.

Cette mesure, inefficace et antisociale, vient encore piocher dans la poche des travailleurs carolos. Le PTB souhaite voir une vraie politique sociale et écologique de mobilité. Cela passe avant tout par l’investissement dans les transports en commun. De plus, au vu de la zone importante couverte par le parking payant, avec des parcmètres situées jusqu’à 2 km de la gare de Charleroi-Sud, la décision du Collège ne se limite pas à vouloir éviter les voitures-tampons. Elle transforme les zones concernées en véritables mannes financières servant à renflouer des caisses désespérément vides sur le dos de la population, prise en otage.

Lors du conseil communal sur le budget de ce lundi 17 décembre, nous avons interpellé le collège communal sur les recettes attendues pour le parking payant : jusqu'à 5 millions d'euros, soit une augmentation de 1,4 million grâce à l'extension de la zone. Pour le PTB, il s'agit avant de renflouer les caisses vides de la Ville sur le dos des travailleurs. Nous continuons le combat pour demander un retrait de l’extension du parking payant et la suppression de l’augmentation jusqu’à 300€, soit le double de la taxe, prévue pour 2019. 

Suite à la forte pression du PTB et des riverains et travailleurs présents, l'échevin de la Mobilité a déjà reporté l'augmentation à 300€ pour fin 2021.

Continuons à nous mobiliser ! Les carolos sont invités à soutenir la revendication en signant la pétition en ligne.

Pauline Boninsegna, riveraine de Marcinelle et conseillère communale PTB à Charleroi.